C’est presque depuis le début de nos relations bibliothécaires que nous travaillons avec Claire Marache, responsable jeunesse de la médiathèque de Bry-sur-Marne, et les deux clubs de lecture qu’elle anime avec sa collègue Maud Oslé. Des jeunes lecteurs passionnés et dynamiques qui nous font de très nombreux retours de lectures et avec qui nous avons organisé des rencontres au salon de Montreuil ou en virtuel. Son coup de cœur pour Sous un ciel d’or, le roman de Laura Wood, était l’occasion idéale pour réaliser ce portrait avec elle et découvrir tout son amour des mots et de son métier.
Des questions
Peux-tu nous décrire en quelques mots ta bibliothèque ?
Je travaille à la médiathèque Jules Verne à Bry-sur-Marne, dans le Val de Marne. Il s’agit d’une médiathèque municipale qui comprend trois secteurs : adulte, audiovisuel et numérique et jeunesse et adolescent. Nous avons une importante fréquentation et un public varié, ce qui nous permet de mettre en place des actions très différentes.
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier ?
Je pense que ce qui me plaît le plus, c’est la richesse de mon métier. Le fait que chaque jour comprenne des tâches diverses : accueils de classe, mise en valeur du fonds, club lecture, animation auprès des bébés, séances de service public, commande de documents… Et aussi, bien entendu, ce que j’adore, c’est la proximité avec le livre.
Quel est le livre de fonds que tu conseilles tout le temps ?
Un des ouvrages que je conseille le plus souvent est Miss Charity de Marie-Aude Murail. Une merveille d’histoire qui concentre tout ce que j’aime : une incroyable héroïne, un héros charmant, des thèmes forts comme l’émancipation ou la création, des références à des autrices fétiches comme Jane Austen ou les sœurs Brontë, une plume qui nous fait passer par toute la gamme des émotions et des aquarelles de toute beauté.
Nous avons beaucoup travaillé ensemble sur les clubs de lecture que tu animes avec ta collègue Maud à la bibliothèque, comment êtes-vous parvenues à garder le lien avec les deux groupes en ces temps compliqués ?
Pendant ces temps compliqués, nous avons réussi à garder un lien avec nos deux groupes de lecteurs grâce aux outils numériques. En effet, nous avons eu recours toutes les deux à l’application teams pour faire des clubs de lecture ouverts à ceux qui le souhaitaient. L’occasion de se retrouver ainsi tous les 15 jours pendant deux heures pour parler de nos dernières lectures et de nos derniers coups de cœur culturels. De très jolis moments d’échange où les jeunes nous faisaient découvrir les trésors de leur bibliothèque personnelle. Nous avons également eu la chance avec ComJ de proposer aux membres de nos clubs lectures une rencontre avec une éditrice. Une rencontre passionnante qui leur a permis d’en apprendre plus sur les coulisses de ce métier.
Parlons maintenant de Sous un ciel d’or, que tu as découvert dans sa version originale : qu’est-ce qui t’a séduite dans ce roman ? Je crois savoir aussi que tu as déjà lu les « suites » ?
En effet, sur les conseils d’une de mes meilleures amies, j’ai découvert en version originale ce roman pour adolescents. J’ai toujours eu une prédilection pour les récits d’apprentissage et j’ai trouvé celui-ci particulièrement bien tourné. Il met en scène une héroïne en retrait qui se découvre et ose s’affirmer et affirmer ce qui lui tient à cœur. Il y a de très belles références à la Sabrina de Billy Wilder ou à Jo March. Il y a un magnifique décor qui semble parfois tout droit sorti de Gatsby. Il y a une jolie histoire d’amour, des dialogues ciselés et un charme incroyable qui se dégage de ses pages. Il y a des interrogations intéressantes autour de la place des femmes, du rôle dans la société, des rêves à réaliser. J’ai eu aussi l’occasion de me plonger dans la suite avec la plus jeune sœur de l’héroïne et dans un autre roman situé en Toscane. Deux récits encore une fois d’apprentissage dans les années 30 qui mettent en lumière des protagonistes principales incarnées et attachantes.
Tac o Tac
Service public ou action culturelle ?
Deux facettes du métier que j’apprécie beaucoup mais si je devais choisir, je pense que ce serait le service public, ce moment où on se retrouve à conseiller des usagers et à leur montrer les livres qui ont compté ou comptent pour nous.
Bébés lecteurs ou adolescents ?
Adolescents : j’ai commencé en secteur jeunesse en étant référente adolescente et je crois que, depuis, je reste attachée tant à ce public qu’aux livres qui lui sont destinés.
Mardi ou samedi ?
Samedi parce que c’est la journée où le cœur de la médiathèque bat le plus fort, entre le service public, les animations, les demandes de conseils. C’est une des journées où notre métier fait le plus sens, en termes de médiation, de lien social et de création.
Podcast ou vidéo ?
Vidéo : depuis le premier confinement, nous avons décidé de faire des vidéos coups de cœur avec les collègues et c’est un exercice qui nous permet de mettre en valeur ce que nous avons aimé.
Découverte ou valeur sûre ?
Découverte : rien ne remplace le plaisir de plonger dans un nouvel univers et d’être conquis par une nouvelle histoire.
Club de lecture ou heure du conte ?
J’aime beaucoup ces deux types d’animation. Deux manières différentes et en même temps complémentaires de partager l’amour des mots.
Album ou roman ?
Quand j’ai commencé ma carrière, j’avais une prédilection marquée pour les romans. Mais, avec le temps, je me rends compte que le plaisir que je ressens à la lecture d’un album ou d’un roman est le même. Cette part d’émerveillement quand on découvre le beau. Beauté des mots, beauté des images.
Lecture papier ou numérique ?
J’ai une liseuse mais je l’utilise très rarement. Je reste fidèle à la lecture papier. J’aime l’objet livre en lui-même et j’adore le bruit des pages qui se tournent.
Médiathèque Jules Verne
28 Rue des Tournanfis
94360 Bry-sur-Marne
Site internet – Facebook