En cette rentrée, direction Boulogne-Billancourt à la librairie Les mots et les choses pour rencontrer Véronique, une libraire jeunesse aux goûts sûrs. Sa vision de la littérature jeunesse, sa passion pour son métier et son énergie en témoignent. Parler avec elle de littérature jeunesse et ados est un enchantement, surtout quand elle vous parle d’un des ses derniers coups de cœur Et pourtant, le bonheur est là de Enrico Galiano, aux éditions Pocket Jeunesse.
Questions
Décris en deux mots ta librairie.
Les mots et les choses est une librairie généraliste ouverte sur le monde tout en étant très ancrée dans son territoire, Boulogne-Billancourt sud, près des anciennes usines Renault. Pour la faire courte, nous sommes proches des gens tout en gardant un œil ouvert sur le vaste monde…
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton quotidien?
Les rencontres, qu’elles soient avec les clients, les auteurs, les illustrateurs… créer du lien autour du livre, partager des vies, des points de vue, des imaginaires… abstraits, fugaces mais absolument essentiels !
Quel est ton dernier livre jeunesse ou ados lu ?
Je termine La (presque) grande évasion de Marine Carteron dont j’apprécie la gouaille teintée d’empathie, une rigolote captivante et sensible…
Quel est l’album que tu recommandes chaque année pour la rentrée des classes ?
J’aime beaucoup Ce que mangent les maîtresses de Christian Bruel et Anne Bozellec chez Thierry Magnier, parce que j’adore décaler le regard, proposer des livres qui offrent un nouvel horizon et permettent d’enchanter le quotidien… J’aime aussi beaucoup Je n’ai pas fait mes devoirs parce que… de Davide Cali et Benjamin Chaud chez Actes Sud Junior pour les mêmes raisons.
Lors de la lecture de Et pourtant, le bonheur est là, qu’est ce qui t’a séduit en premier ?
Je n’ai pas été séduite tout de suite par ce roman, au premier abord j’ai craint qu’il s’agisse d’un énième roman sur le mal-être adolescent, le harcèlement, les difficultés existentielles… Et puis petit à petit j’ai apprivoisé les personnages, en particulier Gioia, héroïne revêche mais si subtile et clairvoyante… Après une trentaine de pages j’ai été happée par cette histoire sensible, que j’ai dévorée !
Quel mot intraduisible t’inspire le plus ?
Nja (suédois) : ni oui ni non. Quel mot merveilleux, qui contient toutes les nuances des états émotionnels !
Et si tu devais attribuer un adjectif pour décrire Gioia, lequel serait-il ?
Opiniâtre, sans aucun doute !
Portrait chinois
Avoue un coup de cœur qui te surprend toi-même.
Lady Helen d’Alison Goodman, chez Gallimard Jeunesse. Ce roman raconte l’histoire d’une jeune fille « bonne à marier », début 19e. Son destin semble tout tracé mais elle a des dons surnaturels, qu’un homme à la réputation sulfureuse va déceler et l’aider à développer, car figurez-vous que grâce à ces dons, elle peut sauver la Grande Bretagne, voire le monde… C’est un rien suranné, un chouïa convenu mais c’est très documenté, bien construit et addictif… Une fois lancée j’ai dévoré les 3 tomes…
Si on devait lire un seul roman en cette rentrée littéraire, lequel serait-il ?
Feu de Maria Pourchet. C’est un roman adulte mais une belle claque : écriture incisive, drôle et désespérée, au service d’une histoire déchirante. Superbe.
Si tu étais un.e héros.ine en littérature jeunesse, qui serais-tu ?
Je serais Lou du roman Lou a oublié sa tête de Denis Baronnet et Gaetan Doremus aux éditions Seuil Jeunesse, parce que comme Lou je suis un rien distraite, et que j’aimerais pouvoir parfois dissocier tête et corps de façon à vivre plusieurs vies…
Si tu étais l’endroit idéal pour lire, où serait-ce ?
Dans mon lit… rien de bien compliqué donc !
Si tu devais faire une notule sur ComJ, à quoi elle ressemblerait ?
Expertise, énergie et bienveillance… Ces filles vous donnent envie de rire et lire à pleines dents !