Il était une fois une petite fille de 4 ans accompagnée de sa maman dans une forêt sombre et glaciale. Elles ne rentraient pas chez elles, elles ne cherchaient pas de plantes médicinales. Non, la mère avait décidé de confier sa fille à Dame Fortune ou à Dame Mort. Elle était la treizième fille d’une treizième fille et elle portait malheur. Il était une fois Vanja, une fillette recueillie par deux déesses mineures, et cela a un prix car leur demander une faveur ou une bénédiction n’est pas gratuit. D’ailleurs plus personne ne l’appelle comme ça désormais…
Treize années ont passé, et déjà un an qu’on l’appelle désormais Prinzessin, ou Gisèle Berthilde Ludwila von Falbirg de la principauté de Sovabine. Et bientôt Markgrafin Gisèle… car celle-ci est sur le point d’épouser Adalbrecht von Reigenbach du plus grand territoire de l’Empire.
Invitée au vingt ans de mariage d’Ezbeta au manoir Eisendorf, Gisèle joue à la perfection son rôle de grande dame, son collier de perles autour du cou. Écouter les invités et déguster un délicieux repas, certainement pas, elle a un tout autre projet en tête. Elle va voler la maîtresse de maison selon un stratagème fort efficace, car elle n’a pas le choix, elle doit réunir mille gilden pour réussir à fuir l’empire loin de ses deux marraines divines et retrouver sa liberté. Et ce n’est pas la première fois qu’elle commet un tel délit.
Tour à tour déguisée en Gisèle, en Greta sa servante et en Pfennigeist (appelé aussi le fantôme de Dix sous), elle choisit le rôle qui convient le mieux à chaque situation. Tout se passe à merveille jusqu’à l’arrivée d’un préfet divin en charge de l’enquête des cambriolages à la fin de la soirée. Et pour couronner le tout, lors de sa fuite par la forêt, sa calèche est stoppée net par Eiswald, en colère contre le vol de son gage de protection. Cette déesse la punit alors de toutes ses mauvaises actions. Vanja devra rendre tout ce qu’elle a pris depuis un an avant la prochaine lune. Plus elle tarde, plus sa cupidité va la posséder. Un rubis est déjà en train d’éclore sur sa joue et Ragne la fille d’Eiswald se manifeste devant elle pour la surveiller jusqu’à l’expiration du don.
Elle a deux semaines pour échapper à l’homme le plus puissant et éviter le mariage, pour contrer un excellent chasseur de criminels, pour réunir encore 300 geilden pour se libérer de l’emprise de ses marraines et pour se faire pardonner de toutes les personnes dépouillées sans mourir étouffée par des perles et rubis. Sur qui pourra-t-elle compter pour relever tous ces défis et combattre la malédiction ? Est-ce que Ragne qui a le don de métamorphoses est fiable et digne de confiance ? Pourra-t-elle refuser éternellement l’aide de ses marraines, qui se manifestent devant elle régulièrement pour lui porter secours ?
Margaret Owen vous ensorcelle dès les premières lignes. En commençant par « Il était une fois », elle vous laisse entrevoir un simple conte de fées, puis au fil des pages, elle vous plonge dans un autre monde avec ses codes, ses mystères et son empreinte de magie. L’intrigue prend de l’épaisseur à chaque chapitre, la galerie de personnages s’étoffe et la présence permanente de Dame Fortune et Dame Mort vous donne des frissons. Sans oublier sept belles illustrations qui introduisent les sept contes glissés au fil du roman et renforcent l’élégance du roman. L’autrice vous embarque dans les quinze derniers jours de vie d’une jeune fille de 17 ans, courageuse et indépendante, solitaire et méfiante, rusée et non infaillible… Quinze jours où tout s’acharne contre elle. Quinze jours pour affronter ses démons et survivre.
Laissez-vous envouter par le charme de ce récit, tour à tour conte et roman fantastique. Et surtout, méfiez-vous des apparences !
Vanja et le loup
Margaret Owen, traduit par Cécile Chartres
Pocket Jeunesse
608 pages – 9782266320702 – 19,90 €
parution le 17 mars 2022
> dès 13 ans
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