Cette quatrième chronique de Prydain marque un cap dans la série, et comme le laissaient présager les précédents épisodes, Taram va enfin se lancer dans une quête personnelle. Notre apprenti porcher est heureux à Caer Dallben, en compagnie du célèbre enchanteur et de Coll, mais ses pensées convergent toujours vers le même questionnement :
Tout ce que je possède, je le dois à votre bonté. Vous m’avez donné un nom et un foyer, et vous m’élevez depuis lors comme votre fils. Mais qui suis-je, en vérité ? Qui sont mes parents ? Vous m’avez beaucoup appris, sans jamais me révéler cela.
Taram a bien grandi et mûri depuis le début de ses aventures, dans lesquelles il a montré son courage et honoré trois belles missions. Aujourd’hui il se sent prêt à cerner le mystère autour de sa naissance. Motivation intime, profonde et légitime pour un jeune homme, surtout quand celle-ci est aussi dictée par ses sentiments pour la pétillante et lumineuse Eilowny. Taram est persuadé que selon son origine, modeste ou noble, il ne pourra pas la demander en mariage.
Il est décidé à rechercher la vérité, quelle qu’elle soit, prêt à affronter son destin et à accepter sa généalogie. Lui qui pensait parcourir ce chemin seul, il se retrouve avec le vaillant et rusé Gurgi à ses côtés. Par quelle destination commencer ? Taram décide de retourner dans les marécages de Morva, car selon lui, seules les trois sorcières ont la connaissance de tous les secrets ; même si sa précédente visite avait pourtant été périlleuse. Cette fois, il n’a rien à perdre, Orddu, Owen et Orgoch ne pourront rien lui demander en échange d’informations.
Le voyage sera long et incroyable, dans toutes les contrées de Prydain, tantôt fabuleux et enrichissant, tantôt dangereux et énigmatique. Victime d’un mercenaire, témoin d’une drôle d’altercation entre deux seigneurs, fier de rencontrer des fermiers et des artisans des Commots libres, joyeux de retrouver Fflewddur, Taram enchaîne les étapes de son voyage, le cœur ouvert mais de plus en plus sidéré par les méfaits engendrés par Arawn !
C’est la main d’Arawn qui étrangle Prydain et conduit le pays à sa mort. C’est son ombre qui empoisonne la terre tel un fléau. Notre labeur est de plus en plus écrasant, d’autant que nos talents sont peu nombreux. Arawn a volé les outils enchantés. Il y avait bien des secrets permettant de tirer de riches récoltes de la terre et ceux-là aussi, le seigneur d’Annuvin nous les a dérobés.
Taram chevalier errant est à la fois dans la parfaite lignée des précédents épisodes et si différent ! Une quête comme toujours, de l’aventure et des rebondissements à souhait, une visite de nouveaux cantrefs, mais cette fois, le roman se rapproche d’un conte philosophique. Les épicuriens pourront se réjouir, Taram prend conscience de l’importance de vivre pleinement son quotidien et profite de chaque plaisir de la vie. Il trouvera bien plus que la réponse à sa question initiale, la richesse des rencontres faites au cours de son périple lui feront prendre la voie de la sagesse et de l’humilité.
Apprenti porcher, chevalier errant, vagabond, noble ou modeste, Taram est un héros comme on les aime, courageux et inquiet, passionné et humble, généreux et tolérant.
Il revêt sa force auprès de ses compagnons et dans sa foi en l’avenir. Et on n’est pas les seules à l’apprécier, demandez à tous les personnages qu’il a rencontrés depuis le début de ses aventures !!!
Taram, chevalier errant
Tome 4 des « Chroniques de Prydain »
de Lloyd Alexander
Traduction de Marie de Prémonville
illustration de couverture : Daria Gatti
Éditions Anne Carrière
9782843379802
à paraître le 3 juillet 2020
dès 11 ans
Une réflexion sur “Taram, chevalier errant”
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