C’est LA surprise de 2020 : dix ans après la première trilogie de Hunger Games, Suzanne Collins revient avec une nouvelle histoire se déroulant dans son univers dystopique. Ce 4e tome est en réalité un préquel qui se déroule près de soixante ans avant les aventures de Katniss et s’intéresse à la jeunesse de Coriolanus Snow… oui, ce fameux président que vous avez tant détesté ! Prêts à retrouver Panem et ses districts ?
Coriolanus Snow a dix-huit ans. Élève à l’Académie du Capitole, il maintient les apparences malgré la perte des privilèges de sa famille qui a vu leur richesse s’envoler en fumée en même temps que le district 13. Vivant désormais avec sa grand-mère qui n’a de cesse de voir en lui le futur président et sa cousine qui se plie en quatre pour subvenir à leurs besoins, Coryo est dévoré par l’ambition, espérant décrocher un prix qui le mènera sur la voie de la réussite. Et il se trouve que cette année, il va avoir l’occasion de briller plus que d’habitude. La dixième édition des Hunger Games est lancée et des modifications vont y être apportées pour attirer plus de spectateurs. Coriolanus et ses camarades de classe vont tout d’abord devenir les mentors des Tributs. Puis imaginer de quoi pimenter les jeux ! Sauf que l’attribution des candidats n’est pas en faveur de Coryo : il aura la fille du District 12, l’un des plus pauvres de Panem. Mais la Moisson va révéler une première surprise : Lucy Gray Bird, son tribut, se démarque aussitôt de ses concurrents…
Une histoire qui s’ouvre sur les jeux, une fille du District 12 qui se démarque : pas très original, allez-vous me dire ! Et pourtant, si ! Au-delà du plaisir à retrouver le monde imaginé par Suzanne Collins, il s’agit aussi de découvrir la jeunesse d’un des personnages les plus emblématiques de la trilogie ainsi que la genèse de ce que deviendront les Hunger Games au temps de Katniss : un jeu télévisé suivi par tous les Districts ! Car à l’époque de Coryo, autant vous dire que les jeux n’ont pas le même retentissement. Il s’agit d’une simple arène façon stade de football désaffecté et à part le public du Capitole qui les suivent à la télévision, personne ne regarde vraiment ce qui s’y passe… Ainsi Coriolanus et les autres mentors, poussés par la Dr. Gaul, qui a créé les Hunger Games, vont imaginer de nouveaux enjeux et, surtout, se rapprocher de leurs tributs respectifs, quitte à y laisser certaines croyances ou la vie ! Il est en tous cas passionnant de redécouvrir les Hunger Games sous cette forme primaire avant que le roman ne nous emmène complètement ailleurs, pour notre plus grande surprise.
Difficile de trop vous en dire pour ne pas vous gâcher le plaisir. En tous cas, l’exercice de s’intéresser au « méchant » de l’histoire est réussi : on découvre un Coriolanus vaniteux, ambitieux, jaloux des parvenus, traumatisé par la guerre, qui ne s’intéresse à personne d’autre qu’à lui-même. Et pourtant troublé par cette Lucy Gray, par ce qu’impliquent les jeux et leur extrême violence. Une dualité qui va beaucoup le remettre en question, poussé d’un côté ou de l’autre par des personnages secondaires passionnants, comme Sejanus, un camarade de classe issu du District 2 qui rejette complètement le Capitole et les Hunger Games, Lucy Gray, bien sûr, ou encore la Dr Gaul, follement retorse et terrifiante.
Un retour à Panem inattendu mais surprenant et exaltant à la rencontre du jeune président Snow et des prémisses d’une révolte inévitable !
Hunger Games : La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur
Suzanne Collins, traduit par Guillaume Fournier
Pocket Jeunesse
560 p. – 9782266305754 – 19,90€
parution le 20 mai 2020
> dès 13 ans
Une réflexion sur “La ballade du serpent et de l’oiseau chanteur”
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