Cette année PKJ fête ses vingt-cinq ans avec un programme éditorial exceptionnel, notamment pour les Young Adult. Depuis janvier, sont parus entre autres L’Enchanteur de Stephen Carrière et  Nous sommes l’étincelle de Vincent Villeminot, deux romans déjà fortement salués par la critique. Xavier d’Almeida est directeur de collection chez Pocket Jeunesse : sa spécialité les 13 ans et +. Il a accepté de nous livrer quelques secrets sur son travail d’éditeur.

Quelles sont pour vous les qualités d’un manuscrit pour les 13 ans et + ?
C’est une question très difficile. J’essaye de ne fonctionner qu’au coup de cœur et surtout de ne pas enfermer à l’avance un auteur dans ces catégories. Mais une fois le texte reçu, il faut bien reconnaître que quelques traits communs se dégagent de ces romans Young Adult. L’âge des personnages d’abord. Les personnages de romans pour jeunes adultes sont quasiment toujours plus âgés que les lecteurs auxquels ils sont destinés mais ne sont pas non plus des adultes. Le rythme, le passage à l’âge adulte et l’identification forte aux personnages sont peut-être aussi des caractéristiques importantes de ces romans, mais pas exclusives.

Qu’est-ce qui vous plaît dans les romans Young Adult : les thématiques ? le style des auteurs ?
Cela dépend des romans. Ce peut être l’un ou l’autre, ou, bien sûr, dans l’idéal, les deux ! Mais ce qui m’intéresse surtout dans ce genre qu’est devenu le Young Adult, c’est la grande liberté qu’il offre. Une liberté de ton, de sujet, de mélange des genres. La littérature Jeunes Adultes peut se montrer incroyablement créative et se libère des cadres. On y rencontre des romans en vers libres, des romans d’anticipation politique, des romans réalistes, des romans d’aventure, voire tout à la fois ! Il n’y a pas de classement par genre dans le rayon jeunes adultes qui est un genre en soit, finalement. Et c’est très enthousiasmant !

Une année riche de création ! Après Stephen Carrière, Vincent Villeminot, vous allez publier Marion Brunet dont le nouveau roman Sans foi ni loi paraîtra en septembre prochain. Comment s’est déroulée cette rencontre ? Qu’est-ce qui vous a plu dans ce western atypique qui fait la part belle à la soif de liberté et aux héros cabossés par la vie ?
La rencontre avec Marion, comme avec Vincent d’ailleurs, s’est faite un peu par hasard, par des amis communs, au gré de discussions au cours desquelles il est devenu évident que nous devions travailler ensemble. Son projet m’a emporté immédiatement (nous avons tous les deux été biberonnés aux westerns). Je suis aussi très attentif au fait qu’un auteur s’investisse complètement dans son personnage, et c’est là justement l’une des caractéristiques de Marion. Ses personnages ne vous quittent plus et vous emportent dans le récit. Et puis quel souffle !

Un nouveau projet de taille s’annonce : un cadavre exquis qui réunit les plus belles plumes françaises au profit du Secours Populaire. Parlez-nous de cette belle aventure littéraire à venir.
C’est un projet que je cherche à mettre en place depuis longtemps : réunir les auteurs que j’aime et les faire écrire ensemble pour une bonne cause. Et cette année, grâce au soutien de Natacha Derevitsky et de toute la maison, ce fut enfin le bon moment ! Tous ont répondu avec enthousiasme à l’idée d’un cadavre exquis qui donne l’occasion de bien s’amuser et de se passer la balle en riant. Les échanges sont très drôles et le texte excellent ! Les bénéfices seront tous versés au Secours Populaire afin d’organiser leurs opérations d’accès à la culture pour tous.

Est-ce que la cuvée 2020 sera aussi exceptionnelle que celle de 2019 ? Toujours orientée vers la création ?
Je ne peux pas encore tout vous dévoiler, mais sachez qu’en création française comme étrangère, vous aurez encore de belles surprises, et que Marion et Vincent seront à nouveau au rendez-vous. Et j’attends avec impatience quelques excellentes nouvelles qui pourraient rendre cette année 2020 très très spéciale pour PKJ….