Vous aviez déjà rencontré Camille Vasseur dans notre entretien avec les éditrices d’albums chez Albin Michel Jeunesse. En plus de publier des albums pour les 3/6 ans, de création française ou étrangère et parfois documentaire, elle est également la responsable éditoriale de la petite enfance et nous en dévoile un peu plus sur son travail et ses projets pour cette tranche d’âge.
La tranche d’âge concernée par la « petite enfance » varie selon les éditeurs, bibliothécaires ou libraires, quelle est votre propre définition ?
La petite enfance, c’est bien sûr les livres pour les tout-petits, de 0 à 3 ans, qui se caractérisent par des formats adaptés : livres-tissu, tout-cartons solides, livres légers et faciles à manipuler… Mais j’y compte aussi les albums pour les 3-6 ans. Comme parutions récentes, je peux citer, dans des genres très différents Tom petit homme d’Édouard Manceau, mais aussi les deux tomes de Tito et Pépita, d’Amalia Low ou encore La Danse d’hiver, de Marion Dane Bauer et Richard Jones.
Vous revenez de la foire de Bologne, avez-vous remarqué de nouvelles tendances en petite enfance ?
La foire de Bologne est un rendez-vous majeur pour l’édition jeunesse, et c’est le moment idéal pour sentir les tendances. Les livres sur les émotions, autour de la relaxation ont toujours le vent en poupe, et je note un effort particulier pour sensibiliser les plus petits à l’écologie – notamment au problème du plastique.
Pouvez-vous nous parler de l’évolution de l’offre en petite enfance chez Albin Michel Jeunesse ? Que souhaitez-vous développer dans ce catalogue ?
Notre catalogue petite enfance se caractérise par des univers d’auteurs forts, qui manient l’absurde, l’humour et la bienveillance pour donner à réfléchir, dédramatiser sans surprotéger, et inviter l’enfant à s’ouvrir au monde qui l’entoure. Je pense évidemment à Édouard Manceau et son dernier album, Tom petit homme, un album aux interprétations multiples qui se pose comme une évidence, mais aussi à la collection « Mes Soucis s’en vont en chanson », textes d’Anne Crahay et images d’Amandine Laprun, qui propose d’apprivoiser par la comptine les petits tracas du quotidien des plus jeunes (la morsure, la séparation, le refus de partager…) pour cheminer doucement vers les mots et le dialogue.
Le jeu tient aussi une place importante, avec les « Mini-Secrets » d’Anne Crahay – une collection de 6 titres au format idéal, aussi joli que solide, avec des devinettes et des flaps à soulever, ou encore les trois volumes tout carton des Intrus de Bastien Contraire (collection Trapèze), où l’enfant joue à trouver l’intrus qui se cache dans chaque double-page. Et dans les livres de fond, comment ne pas citer l’immense Richard Scarry, dont nous fêterons le centenaire cette année, et ses grands livres jeu (de l’école, des transports, des mots…)
En ce début d’année sont parus un livre-tissu, des livres à volets, des tout-carton légers, comment travaillez-vous avec la fabrication sur ces différents projets ?
La fabrication de ce type de livre est un défi complexe : elle est souvent coûteuse, elle répond à des normes de sécurité et doit être parfaitement adaptée au petit lecteur. Ces contraintes nous amènent à travailler souvent avec des éditeurs étranger ou des packageurs, qui mettent au point les objets. Nous avons ainsi une offre variée en terme de fabrication : par exemple, la collection de livres ultra-légers de Wendy Kendall, Mes amis de la foret / de la rivière, parue en avril dernier ; les Livres-mobiles, que nous remettons en vente ce printemps, qui sont des livres-accordéons ajourés, où chaque page comporte une pièce mobile reliée par un ruban, tout en couleurs vives et en contrastes forts.
Après Didou et Mimi, allons-nous découvrir un nouveau héros pour les tout-petits ?
C’est un encore un peu tôt pour en parler, mais Édouard Manceau nous présentera en 2020 un drôle de toutou qui pourrait bien faire parler de lui…
Est-ce que la collection des « Histoires animées » est amenée à continuer ?
Je suis bien contente que vous posiez la question : nous n’avons pas de nouveau titre pour la collection « Histoires animées » en préparation, mais nous continuons de travailler avec Léna Mazilu, conceptrice de la collection et autrice du premier titre. Cette fois, la réalité augmentée est mise au service d’un propos documentaire avec un livre-jeu immersif sur les oiseaux : Écoute les oiseaux. En passant la tablette ou le téléphone devant les illustrations du livre, les oiseaux s’animent et se mettent à chanter. Le livre comprend une partie documentaire, et une partie jeu, pour retrouver l’oiseau à partir de l’écoute du chant…