Entretien de Marion Brunet par Audrey de la librairie Jonas

Nous avons laissé carte blanche à Audrey pour interviewer Marion Brunet.
Lectrice de la première heure de ses romans, elle a lu et apprécié son nouveau roman
à paraître : Sans foi ni loi et a interrogé Marion Brunet sur l’univers et l’écriture de celui-ci.

Merci à Audrey de s’être prêtée au jeu et à Marion de nous livrer quelques secrets sur l’écriture de son livre !

J’ai lu plusieurs de vos romans, Dans le désordre, L’Été circulaire, Frangine, qui sont plutôt des romans contemporains « sociaux », d’actualité… Changement total de décor, pourquoi un western

J’aimais beaucoup les westerns quand j’étais gamine, j’en regardais avec mon père. Ce qui m’a un peu fâché avec le western, c’est l’absence des femmes, ou alors cantonnées à des rôles bien précis et limités. D’où l’idée d’écrire un western avec des femmes au centre, à des places habituellement dévolues aux hommes. Par ailleurs, même si je change de contexte, mes préoccupations restent les mêmes, et toujours d’actualité : la rupture familiale, la construction d’identité, la liberté, le rapport à la loi, le regard social, les disparités sociales, l’amitié qui crée une autre forme de famille…

Dans Sans Foi Ni Loi vous évoquez le train des orphelins, une histoire américaine encore assez méconnue où aux États-Unis, avant la crise de 1929, le gouvernement décide d’envoyer massivement dans des trains à travers le pays des enfants des rues qui n’étaient d’ailleurs pas forcément orphelins. De nouvelles vies commencent pour eux, quelques-uns sont adoptés par des familles aimantes, mais d’autres sont séparés de leurs frères et sœurs et obligés de travailler. D’autres s’enfuient pour garder leur liberté, mais à quel prix… Je me demandais donc si vous aviez fait beaucoup de recherches historiques sur cette époque, cette période de l’histoire, pour écrire ce roman ?
Je suis tombée par hasard sur un article qui évoquait ce train, et l’histoire m’a fascinée. En revanche, je n’ai quasiment rien trouvé de plus que cet article assez court, et l’existence d’une bande dessinée qui met en scène deux enfants dans ce contexte (je ne l’ai pas lue mais je serais curieuse de le faire). Je suis donc obligée de dire que je me suis inspirée de l’histoire de ce train mais que l’imagination a fait le reste.

Comment vous viennent vos idées de romans ? Avez-vous des rituels pour écrire ?
Il n’y a pas de règle. Parfois c’est une scène qui s’impose, et le roman va s’organiser autours de celle-ci, parfois c’est un personnage, parfois un événement. Et, de plus en plus souvent, une idée me vient pendant l’écriture d’un roman, un détail qui ne sera pas développé dans celui-ci, un personnage secondaire… qui deviendra matière pour le roman suivant. Côté rituels, j’écris mieux chez moi, tout simplement – avec du café et des clopes.

Êtes-vous en train d’écrire un prochain roman ? Si oui, quel en est le sujet et quand aurons-nous le plaisir de le lire ?
Oui, je suis entrain d’écrire un roman « vieillesse », pour Albin Michel. Il parle de maternité, de folie douce et de précarité, et pour la première fois se situe à Marseille, la ville dans laquelle je vis.

Sans foi ni loi, un roman signé Marion Brunet,
disponible le 5 septembre 2019 aux éditions Pocket Jeunesse.
Pour en savoir plus, lisez notre chronique, ici.

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